< 2040>
votre scénario
Cyber
Anthropocène
TEMPS DE LECTURE : 5 MIN
Bientôt, dans un futur près de chez vous
En 2030, dans un pays, une sécheresse particulièrement prononcée met quasiment à l'arrêt un barrage hydraulique. Plusieurs fermes à bitcoins (monnaie virtuelle) géantes en contrebas sont mises à l'arrêt pendant plusieurs semaines, les cours des monnaies alternatives s'effondrent.
Synopsis
Dans un monde à +2°, +3°, +4°, par rapport à l’ère préindustrielle, les sociétés humaines sont mises à rude épreuve. Les crises environnementales, sociétales ou économiques s’accumulent et il devient manifeste que l’humanité va devoir changer de modèle et revoir en profondeur sa gouvernance et ses incitations économiques. L'industrie numérique doit également se réinventer pour s'adapter à ces nouvelles contraintes et contribuer à l'invention des solutions. Elle se voit d'abord dans l'obligation de revoir complètement sa consommation matérielle et énergétique, pour faire face aux nouvelles pénuries généralisées, comme la raréfaction des matériaux nécessaires à la fabrication des équipements. Le monde doit composer en consommant moins de terres rares, en produisant plus d'énergies renouvelables dans son mix, et en construisant des centres de données (data centers) plus frugaux (moins de consommation). Il s'agit également d'accompagner l'effort mondial pour surmonter cette crise en inventant les solutions pour ces nouvelles conditions de survie.
La société de 2040
La société de 2040 est une société qui court après le temps perdu. Il est l’heure de la planète, et elle le fait savoir. A toutes les échelles, la société, l’économie, doivent se mettre à la hauteur des enjeux. C’est une société où le dérèglement climatique a engendré le chaos, où le monde est dans l’adaptation permanente. C’est une société éruptive, du fait des crises, et du ressentiment vis-à-vis de toutes les parties prenantes qui n’ont pas pris leurs responsabilités. Chacun est mis face à ses responsabilités, de l’individu aux Etats, en passant par les entreprises. La pression sociale écologique est extrême, gare à ceux qui tenteraient de truander.
Plusieurs évolutions sociétales ont fait advenir ce futur. Au niveau des infrastructures, un changement brutal est engagé pour réduire les émissions de Gaz à Effet de Serre et l’empreinte globale des villes et des territoires.
Au niveau individuel, entre canicules, tempêtes, pandémies et vieillissement de la population, les systèmes de santé peinent à suivre. L’espérance de vie mondiale baisse depuis plusieurs années consécutives. La frugalité (moins de consommation) n’est plus une mode, mais bien le seul mode de consommation viable. La composition et la provenance de ce qui est consommé, ainsi que son impact environnemental deviennent des données critiques pour les consommateurs. Il y a une volonté de faire et de réparer soi-même, et de maîtriser sa chaîne de production locale. C’est avoir l’assurance de sa production dans un monde où les approvisionnements sont plus incertains.
Au niveau mondial et gouvernemental, l’urbanisation du monde et la croissance de sa population, couplée à la déstabilisation pour raisons climatiques ou sociales de régions productrices, conduisent à des pénuries majeures sur les chaînes d’approvisionnement mondiales. Un désordre mondial s’installe où toutes les puissances sont touchées, il devient évident, à partir de 2030, qu’une coopération est inévitable. Un nouveau système de gouvernance mondiale des ressources et des échanges doit être pensé, capable de dépasser les limites du libre-échange et de la gestion de la rareté par le simple marché. Les populations s’opposent aux gouvernements, le militantisme vert voire l’éco-terrorisme sont des facteurs majeurs de changement et de déstabilisation.