En 2030, pour non-respect des lois mondiales contre l'obsolescence programmée, certains produis numériques sont interdits à la vente. Certains gouvernements qui cherchaient une occasion de réfréner ses géants du numérique devenus trop puissants en profitent pour légiférer.

Au cours des années 2020, le numérique devient une guerre de modèles économiques. Les états décident que le numérique, au même titre que l'électricité et l'eau précédemment, sont des biens communs nécessaires et accessibles car indispensables à la vie de ses citoyens. Ils décident donc d'encadrer le numérique pour assurer un accès de base à tous et surtout d'en restreindre les externalités négatives sur la planète ou les sociétés. Avec la 5G, omniprésente, ultra rapide, il devient plus simple d'assurer un accès minimal à tous les citoyens. Désirant relocaliser la production et assurer la réparabilité des équipements, l'impression 3D devient un service public accessible dans chaque ville, mairie ou poste. Des règles sont établies sur le fonctionnement des algorithmes (méthodes de calcul), des réseaux sociaux, pour limiter leurs impacts négatifs sur la société et la démocratie.

La société de 2040 est une société d’Etats stratèges et rivaux, dont le numérique est une émanation de leurs modèles de société, de développement. Les états, aux sociétés civiles vivaces et dans le prolongement de leur modèle de l’après-guerre, mettent le citoyen et le service public au cœur de leur modèle. La société qui en résulte ressemble à celle d'aujourd'hui, mais avec des droits supplémentaires, des droits numériques. Certaines (semi) nationalisations d’infrastructures numériques ont donné lieu à l’émergence d'authentiques entreprises de service public du numérique auxquelles les citoyens sont attachés.  Le numérique est alors perçu par les citoyens comme un dû, et l’absence d’accès comme un crime. Les mal-connectés sont presque les nouveaux mal-logés du siècle. 
Plusieurs évolutions sociétales ont fait advenir ce futur. Tout d’abord, au niveau numérique, toutes les infrastructures se numérisent. L’accès au numérique devient un enjeu de pouvoir et de contrôle pour les États autoritaires et de service public pour les démocraties. L’accès à internet devient un bien commun et un service public. Le numérique est au service d’un état providence.De même, une hyperpuissance des grandes entreprises du numérique s’est mise en place. Certains Etats mettent en place une souveraineté numérique avec une défense du droit, un marché toujours majeur au niveau des échanges mondiaux, et des sociétés civiles vibrantes. Le bien-être des citoyens est mis au cœur des stratégies numériques et, comme pour l’environnement, ces Etats deviennent des modèles de développement durable et responsable. Les smartphones deviennent des couteaux suisse numériques, indispensables à la vie du citoyen. Ils sont rechargeables partout et tout le temps.Au niveau mondial, la rivalité entre les puissances est totale et à plusieurs niveaux: technologique, militaire, économique, sociétal. Les enjeux pour la planète et la société sont également pris en compte par les Etats. Les sociétés demandent plus de sens, plus d’inclusivité, plus de respect des êtres humains, plus de respect pour la planète.