En 2030, une cybermilice s'organise pour traquer les criminels, en ligne ou hors ligne. Cette criminalité va du cyberharcèlement des réseaux sociaux aux hackers russes qui tentent de déstabiliser leur pays.

Dans un monde où les défis s’accumulent et sont économiques, sociétaux ou environnementaux, les États et les organisations ne parviennent pas à s'adapter suffisamment rapidement. Ainsi, pour y répondre, les individus décident de faire bouger les choses par eux-mêmes. Pour ce faire, ils s'organisent grâce aux technologies numériques pour résoudre les maux de la planète et de la société. En ligne, les cybercitoyens s'organisent pour faire la loi. Au niveau local, la décentralisation des productions énergétiques et industrielles permet aux individus d'organiser leurs productions et leurs chaînes d'approvisionnement. Au niveau international, les sociétés civiles créent leurs propres labels, usages, lois et monnaies pour régir sur la base du volontariat les échanges de manière durable et responsable. Les nouveaux usages et les nouvelles technologies, s'affranchissent des tutelles des entreprises pour être portés par le crowdfunding (c’est-à-dire via des plateformes de budget participatif). Grâce à tous ces changements, une société plus opulente, plus égalitaire, à la gouvernance toujours plus horizontale émerge.

La société de 2040 est une société où les citoyens prennent les choses en main et deviennent les forces institutionnelles structurantes. C’est une société de l’utopie de l’individu, qui a enfin les moyens technologiques de ses ambitions. C’est une société de communautés auto-organisées et vivaces, poursuivies et unies par des intérêts communs. Les êtres humains ont leurs défauts, et cette société n’est pas sans dangers de manipulations, de cyberguerres, de populisme. Mais la majorité silencieuse est devenue une majorité agissante, et son impact déborde les forces centrifuges. 
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Plusieurs évolutions sociétales ont fait advenir ce futur. Grâce aux technologies numériques, un individu n’a jamais pu avoir autant d’impact sur le monde qui l’entoure, en devenant un acteur, un producteur depuis chez lui et en appliquant le « Do It Yourself », ce mouvement qui prône le fait de réaliser par soi-même les choses, plutôt que de les acheter. Que ce soit via la blockchain (c’est-à-dire un mode de stockage et de transmission de données numériques sécurisées), les réseaux sociaux, le crowdfunding, les individus s’organisent pour faire changer les choses. Les réseaux sociaux perdent leur dimension addictive pour devenir un vrai outil de sociabilité. Les sociétés continuent de s’organiser en communautés d'intérêts qui s’agrègent et se désagrègent au gré de l’actualité et des enjeux. Les générations Y (personnes nées entre 1980 et 1995-2000) et Z (personnes nées après 2000) arrivant à maturité, l’engagement numérique n’est plus le privilège d’une minorité activiste mais le fait de l’ensemble de la majorité silencieuse. La société est devenue numérique en étant centrée sur l’usage. Pour augmenter ses capacités corporelles et psychiques, l’individu  s’appuie sur l’Intelligence Artificielle (IA) et l’informatique vestimentaire (« wearables »), ces appareils électroniques capables de stocker et de traiter des données, en étant intégrés aux habits ou aux accessoires de la personne qui les porte. Les informations sur le monde sont transparentes, et le cybercitoyen peut mesurer son impact en temps réel. De même, grâce au numérique, l’accès à la connaissance et à la formation devient de plus en plus simple. L’organisation horizontale de la société se fait aussi au niveau de communautés de territoires qui réclament leur indépendance de gestion. Grâce à la Blockchain, une décentralisation et sécurisation de tous les usages sont mises en place, pour une gestion communautaire des biens communs.