2030. Les streamers (ces personnes qui diffusent du contenu en direct sur internet) ont déjà commencé à s'installer dans des capitales technologiques pour la qualité de vie, les employés des entreprises de technologie qui sont en télétravail ont suivi.

Il y aura un avant et un après COVID. Le télétravail n'est plus tabou dans le monde des entreprises. Au contraire il est devenu la norme. Petit à petit, après le déploiement de la 5G, le tissu économique se "démétropolise", les villes moyennes voire petites retrouvent leur éclat et leur dynamisme. Les travailleurs se relocalisent et les activités en font de même, où les chaînes de valeur se réorganisent à des niveaux régionaux. Cette façon d'organiser l'économie fait des émules également dans les pays en développement, où il devient possible, couplé à la production d'énergie décentralisée, de créer des clusters de développement autonomes de toute pièce. L'économie de la connaissance, à maturité, finit paradoxalement par avoir des effets inverses de ceux qui ont accompagné sa montée en puissance. Le monde sort du dogme du “tout croissance” et cherche, grâce au numérique, à créer des sphères locales de prospérité centrées sur le développement humain.

La société de 2040 est une société héritière de la crise du COVID. C’est une société qui a senti les limites de la mondialisation et qui a découvert, avec le télétravail, qu’un autre monde était possible. C’est une société à l’image de la génération Z (personnes nées après 2000), génération de toutes les crises, une société qui a fait de la “Domesticité Cosy”, ce retour au domestique face au chaos, son mode de vie. Elle cherche l’autosuffisance locale et la qualité de vie, et oriente les technologies du numérique dans ce sens.
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Plusieurs évolutions sociétales ont fait advenir ce futur. Le dérèglement climatique et ses impacts sur la santé remettent en question les modèles de développement et les chaînes de valeur. L’heure est à la relocalisation des activités et à la réflexion sur la résilience au niveau territorial. Concernant le numérique, il virtualise les relations sociales et de travail. Il réduit les contraintes à l’accès de tous les types de services. C’est une société de l’usage où tout est accessible partout. Il n’y a plus besoin de se déplacer pour apprendre, se faire soigner, voyager, essayer des vêtements. De plus, des efforts sont menés pour réduire la fracture numérique entre pays développés et en développement. Au niveau individuel, il y a une réelle volonté de faire soi-même, de produire sur place.Au niveau environnemental, une prise en compte de l’impact de l’homme sur la planète apparaît. Il y a donc la volonté d’une sobriété gérée localement. Le monde veut revenir de la société de consommation et oublier la croissance pour un bien-être respectueux des hommes et de la planète. Les équipements matériels informatiques se veulent durables et réparables, pour limiter les besoins en approvisionnements extérieurs. Les métaux communs et biomasse remplacent les métaux rares.