2030, pour répondre à la crise de la démocratie et contrer l'abstention galopante, un système de vote en ligne est mis en place. Cela a pour conséquence de faire émerger des trolls (des personnes qui tentent de générer artificiellement des polémiques et controverses) lors des élections présidentielles, plongeant les pays dans des crises politiques majeures. 

La technologie progresse à une telle allure qu’elle dépasse la capacité des Etats et des organisations à s'y adapter en temps réel. Les individus et les sociétés ont de plus en plus de capacités grâce aux technologies numériques. Cela leur permet d’être plus souples et plus adaptables. Ainsi, ils font tanguer les institutions. Ces sociétés sont ultra-individualistes, post-vérité, et internet devient la jungle de tous les possibles, le lieu d'affrontement des états, des corporations et des individus. Le choix est donc réduit pour les Etats. Soit ils laissent se mettre en place une instabilité, soit ils mettent en place un Etat policier. Aucun entre-deux ne s’avère possible. Tout le monde sort affaibli de cette nouvelle donne. Finalement, le hacking, qui consiste à pénétrer dans des systèmes informatiques, des comptes personnels, des réseaux informatiques ou des appareils numériques, peut devenir positif. Les citoyens se voient forcer d’entrer dans une cyber-résistance. 

La société de 2040 est une société de chaos numérique. Le numérique et les réseaux sociaux reconfigurent notre monde. La société de 2040 est au milieu de cette reconfiguration et est dominée par les efforts de chacun, individus comme organisations, pour naviguer et prospérer dans ce monde nouveau. Dans ce monde, les citoyens s’organisent, non pas de façon proactive, mais de façon réactive. Ils doivent savoir sauvegarder leurs intérêts pour préserver leur anonymat, la sécurité de leurs données ou de leur foyer, mais aussi saisir les opportunités qui se présentent et commencer à poser, à des échelles communautaires, la société du monde d’après.
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Plusieurs évolutions sociétales ont fait advenir ce futur. Au niveau mondial, le cyber devient plus que jamais le théâtre des conflits et de la criminalité. Au niveau étatique, il encourage la fragmentation de la société et sa radicalisation. Au niveau individuel, une partie des solutions aux crises peut provenir des individus. Une hyperpuissance des grandes entreprises du numérique apparaît : les géants du numérique sont devenus des entités supranationales qui régissent le numérique et dépassent les capacités des Etats à légiférer. Toutefois, malgré leur puissance, les infrastructures logicielles se décentralisent, en réaction à leur hégémonie. La société est traversée de mouvements centrifuges, où les débats se font de plus en plus violents et où les regroupements entre individus se font de plus en plus par affinité plutôt que par sentiment d’appartenance à un pays. Chaque individu se pense comme un acteur/producteur unique au sein de la société. Cela renforce la fragmentation des sociétés, mais aussi les coordinations alternatives des mouvements de résistance. Pour faire face à la malveillance numérique, l’Intelligence Artificielle (IA) est utilisée. Le cybercitoyen s’appuie sur l’IA et l’informatique vestimentaire (objets connectés qui peuvent être portés pour suivre un certain nombre de données de l’individu) pour s’augmenter, et être capable de survivre et de résister dans le cyberespace.